- Zahya, c’est qui ?
C’est l’assemblage de quatre musiciens qui, au bout de 2 ans de
changements et de pérégrinations, ont su se trouver : preuve que
l’harmonie semble être un point essentiel de leur démarche artistique.
Zahya, c’est Benoît, le bassiste, dernier arrivé au sein
de la formation. Il
est le poumon du groupe. Outre une source de créativité
impressionnante ( il a su composer et apprendre en 1 semaine la ligne
de basse d’une dizaine de morceaux), Benoît possède une technique et
un son qui forcent l’admiration. Il apporte une respiration douce et
chaleureuse au groupe. Sa basse confère à leur musique un souffle
apaisant et rassurant tout en maintenant la cadence vitale propre à
chaque morceau.
Zahya, c’est David, batteur et percussionniste
autodidacte. Lui, c’est le
cœur du groupe. Débutant dans le milieu rock et métal, il cultive d’abord
la puissance de jeu mais son cheminement personnel et ses voyages
le conduisent naturellement vers d’autres univers. La puissance est
alors contenue, apprivoisée pour mieux servir la nuance. David est
toujours sur le fil : on sent quelque chose de maîtrisé en lui qui lui
permet d’être à l’affût, attentif aux autres, trouvant ainsi le son juste, le
rythme adéquat. C’est aussi lui qui impulse au quatuor la bonne
cadence et le bon tempo pour que la machine fonctionne au mieux. La
puissance sous-jacente permet à la nuance et à la recherche du son
exact de tendre vers la perfection.
Zahya, c’est aussi Michel : l’esprit du groupe.
Egalement autodidacte, c’est un touche à tout à la curiosité insatiable et
en perpétuelle recherche. Commençant la guitare vers l’âge de 15 ans,
il se montre rapidement intéressé par les différents styles et techniques.
Du rock au jazz manouche en passant par le blues, il acquiert une
maîtrise de l’instrument en même temps qu’une envie grandissante de
découvrir d’autre univers musicaux. C’est ce qu’il fait en pratiquant et en
enseignant le didgeridoo, instrument traditionnel des aborigènes
d’Australie. Son approche est aussi culturelle et c’est en cela qu’en vous
faisant découvrir également son travail expérimental, Zahya vous fera
voyager entre conscient et inconscient. Les vibrations des didgeridoos
de Michel vous feront peut-être entrevoir le pouvoir incantatoire de cet
instrument magique.
Zahya, c’est aussi Svetlana. Bien que chaque
membre du groupe en soit une partie fondatrice, elle est l’âme du
groupe. Issue d’une formation classique au conservatoire, elle ose
utiliser les instruments pour visiter d’autres mondes (moins prestigieux
pour certains) et prendre tous les risques. Avec Zahya, elle utilise 2
instruments : le violon et la voix, instrument premier et fondamental. Sa
technique est irréprochable, tant et si bien qu’il est parfois difficile de
distinguer le violon et la voix. Outre cette technique, ce sont les émotions
que Svetlana suscite qui impressionnent le plus. Elle peut aussi bien
convoquer en elle les grandes chanteuses noires américaines du jazz,
du swing et de la soul que les mélopées mélancoliques et plaintives
des interprètes slaves et tziganes.
-Zahya, ça sert à quoi ?
Certains vous diront que comme toute création artistique, cela ne sert à
rien. C’est faux.
Zahya, cela sert d’abord à se faire plaisir et à se créer des émotions.
Ces quatre personnages ont la particularité de n’avoir que peu de
limites dans leur démarche artistique. Ils vous donneront l’envie de
danser, de battre la mesure, de rêver, de pleurer et pourquoi pas, pour
les plus attentifs, de penser.
L’art a bien pour but de faire réfléchir. Zahya vous propose une
rencontre. Une rencontre avec eux et leurs différentes sensibilités, une
rencontre entre vous, membres du public. Cette rencontre elle est aussi,
pour Zahya, culturelle et peut-être même « cultuelle ». La musique, pilier
de chaque culture, est aussi accompagnatrice de tous les rites religieux
et spirituels et ceci depuis les temps ancestraux. Zahya veut montrer
que le voyage vers l’autre est possible et que toutes les rencontres sont
imaginables et certainement nécessaires. Chrétiens, musulmans, juifs,
bouddhistes, animistes, agnostiques, athées… tous sont les bienvenus
dans le monde de Zahya car ce monde, c’est celui que nous
partageons tous, au sein de cet univers qui nous a créés. Ainsi, cette
harmonie musicale que propose Zahya vous permettra peut-être la
rencontre essentielle : celle avec vous même.
Etienne Villeneuve, le 21 mai 2008.
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